Le voyageur voit ce qu’il voit, le touriste voit ce qu’il est venu voir.

– Gilbert Keith Chesterton

J’aime l’ Espagne… j’aime sa culture, j’aime ses paysages… bref tu l’auras compris j’aime y passer du temps ! A quelques centaines de kilomètres de mon home spot – Bordeaux – je me sens dépaysé à chaque voyage, une autre culture, une autre langue… et tant de bienveillance.

Le Pays-Basque, pour sa proximité avec Biarritz et la Côte basque – ma région de coeur , la Galice pour ses spots de surf, Madrid pour sa dynamique…. mais de toutes les régions espagnoles ma préférée est sans aucun doute la Cantabrie !

Pourquoi me demanderas-tu ? Au delà du simple fait que les gens soient rustiques et accueillants, cette région est magique par la diversité de ses paysages. Ici, tu es coincé entre montagnes et océan ! Depuis les montagnes tu vois l’océan au loin, les forêts, les animaux… depuis l’océan tu vois les montagnes et tu sens cette odeur de la ferme… l’odeur des vaches, l’odeur du rustique ! Je ne te dis pas que çà pue, détrompe toi petit citadin, je te vois grimacer… non ici tout te rappelle que la terre est nourricière ! Tu veux t ‘émanciper ? quitter la foule de la côte océane ? Pars à l’assaut de la montagne, des lacs et gagne la quiétude à travers des paysages à couper le souffle, où, l’espace d’un instant tu peux renouer avec le calme et l’authenticité !

Alors tu comprends que si j’aime tant cette région je suis dans l’obligation de te partager un petit bout de mon dernier road trip… c’était en aout dernier, avec mes enfants, lors notre périple espagnol. Je te partagerai d’autres tranches de vie de celui-ci, mais pour le moment profite de la Cantabrie, respire l’air pur et frais !

2éme quinzaine d’aout, il fait chaud, le temps idéal pour parcourir la côte !

Après plusieurs semaines en Pays basque espagnol, nous voila parti là-bas, en Cantabrie, juste après  Bilbao. Pour Prune et Gaston, c’est l’aventure, la découverte ! Je pars sur les traces de mes 20 ans, ces road trips entre potes, ou encore avec mon amoureuse du moment. Drôle d’ailleurs, c’est une tranche de vie à laquelle je ne pensais plus… les images resurgissent, la tente jetée à même le sol sur la plage – les trip surf – les B&B à la ferme, les dodos dans la voiture avec ma chérie… Nostalgie quand tu nous tiens !

Playa de Berria – Santona 

Tout commence à Santona, Playa de Berria. J’avais beaucoup entendu parler de cette petite ville réputée pour son spot de surf… L’arrivée est surréaliste, tu traverses des  étendues d’eau sur une petite route modeste – un air de Camarque – et là… le choc ! Une baie magnifique…. Une rue principale, quelques maisons… et aussi surprenant que cela puisse paraitre, des airs de Californie, plus l’ambiance plage surf que l’architecture ! Petit conseil si tu arrives un week-end, c’est l’enfer… du monde partout, pas de place disponible si tu veux être proche de l’océan… et oui, ici les locaux profitent de la plage, des balades et sont adeptes des pique-niques !

A dire vrai, ce monde et le fait de ne pouvoir trouver un joli spot dodo m’a d’abord un peu découragé. Si je m’arrête, c’est pour trouver LE spot idéal, celui ou je puisse me réveiller en contemplant l’océan, celui ou je puisse sauter du van pour aller surfer…. Mais surtout celui où mes enfants puissent passer du bon temps en jouant sur la plage à quelques pas de notre maison  en toute sécurité !

Je tourne, je vire…. Pas de place… finalement nous nous garons par miracle (mais après plus de 30 minutes de recherche) dans la rue principale, au bord de la route, rien d’engageant. Il fait chaud, il y a des vagues… besoin de nous rafraichir !

La baie  est idyllique, la houle suffisante pour surfer – je suis sur ma faim depuis quelques semaines – alors place à l’amusement ! Nous en profitons pour manger un morceau so healthy autour du van et nous préparer de bons smoothies – récompense pour les chaudes heures de route !

Mais tu me connais maintenant, je ne peux me résigner à n’être que de passage sur ce spot.  Nous voila parti tous les 3 en expédition à la  recherche de notre spot dodo « idéal » !

Nous avons arpenté toute la ville. De petits parkings nous font de l’oeil juste au bord de l’océan, quelques places en 1ère ligne – nous y reviendrons ce soir ! Et puis, nous continuons… il faut tout voir avant de trouver LE spot. Juste après la ville, un chemin attire notre attention. Il longe un énorme bâtiment – la prison au pied du Mont El Dueso ! – mais qu’à cela ne tienne nous nous y aventurons. Et là, juste après le camping, un magnifique parking donnant sur la droite de la baie de la playa de Berria – vue imprenable sur l’océan – nous tend les bras. C’est LE spot ! Oublie tous les autres en centre ville, et installe toi par ici ! Crois moi, nous y sommes restés 3 jours sans vouloir le quitter !

Hauteur limitée à 2m30… pas de chance Marcel fait justement 2m30… nous voilà, métre à la main, en train de mesurer la hauteur exacte de la barrière ! Prune et Gaston sont pliés de rire, ils me regardent comme si j’étais en train de commettre un vol… « Mais papa on n’a pas le droit ! »

Coup de chance, le sol est un peu en pente,  2m35… si on serre les fesses ça passe ! Et c’est passé !

Imagine la scène, en plein été, de nombreux vanlifers étrangers sont installés, en majorité des Combi VW, beaucoup d’allemands et hollandais. Gaston à l’extérieur de Marcel jaugeant le passage sous la barre et hurlant « Vas-y, vas-y ! », Prune, côté passager, sur le marche-pied à observer la barre supérieure ! Un spectacle vivant pour les touristes installés !

Dés notre arrivée, des allemands en famille et à plusieurs VW nous proposent de se décaler pour nous laisser nous garer à cul, en 1ère ligne, avec pour tonnelle naturelle les tamaris centenaires ! Vanlife community oblige, solidarité ! Ça commence plutôt pas mal… merci Marcel pour ton charisme.

On ouvre le van, on sort la table les chaises, les surfs et le hamac ! Sur la dune, notre « salon » est installé, notre jardin est immense nous offrant le plus beau des spectacles – le Sunset !

Quelques familles avec enfants, la plage à 50m, juste a descendre l’escalier en bois, un point d’eau accessible et même des toilettes ! Nos 1ers pas en Cantabrie présagent d’un séjour inoubliable !

Les 3 jours sur place sont rythmés par l’océan, baignades, longues balades dans la baie, une à deux sessions surf…mais la houle tombe de jour en jour… quelques glaces le soir, mais très honnêtement la ville n’a aucun intérêt… ici c’est roots !

Impossible de partir sans aller faire un petit treck dans la montagne qui prend naissance juste à côté de notre emplacement. Direction le Mont El Dueso pour aller découvrir les 2 phares qui s’y trouvent le Faro Del Pescador et le Faro Del Caballo.

Note pour celui qui souhaite marcher sur nos pas. Prévois du temps, de l’eau et du courage. La balade est longue, très longue et bien qu’elle ne soit pas difficile dans l’ensemble, il y a pas mal de dénivelé, notamment pour aller jusqu’au Faro Del Caballo, prés de 800 marches abruptes… aussi difficile en descente qu’en montée ! Nous ne croiserons d’ailleurs pas d’enfant dans cette partie, mais plutôt nombre d’adultes essoufflés comme des boeufs ayant un peu présagés de leurs forces !

Je te rassure, la balade vaut le coup. De la prison d’El Dueso jusqu’au Faro del Pescador, le chemin est ultra praticable et longe l’océan. Tu en prends plein les yeux, les falaises abruptes et lacérées tombent à pic dans l’océan.

Le Faro del Pescador est assez décevant, tu ne peux pas y accéder, il est clôturé et à priori sert à de l’exploration scientifique… çà te donne à ce moment précis du courage pour aller au second… d’autant plus si comme nous tu ne sais pas que l’arrivée est folklorique !

Le chemin de randonnée est un peu moins praticable, tu traverses la montagne, de nombreuses racines, du dénivelé, mais toujours ce plaisir immense d’écouter le silence et de partager de longues discussions avec les enfants. Ici tu es seul face à ta conscience, tu ne croises que très peu de monde…

Bientôt l’arrivée au Faro Del Caballo…. Ce lieu est tout simplement magique, une descente vertigineuse de 800 marches pour l’atteindre… assez mystique je dois dire, dans l’esprit de celle de San Juan de Gaztelugatxe sur la côte Biscaye ( Pays basque autonome). Tu arrives sur une placette au pied du phare surplombant l’océan – tu peux y plonger depuis la falaise, ou encore louer un paddle tout en bas – aussi étrange que cela puisse paraitre…. Ici, il y beaucoup de monde, énormément même…. Et comme à leur habitude, les espagnols mangent et laissent leurs déchets partout. Je t’avoue que l’ambiance que j’y ai trouvé ne m’a pas excité pour un sou… ce lieu devrait être calme, propre, un lieu de recueillement face à l’océan…. Et bien non, musique à fond… et bordel innommable ! C’est ainsi…. Mais le lieu mérite toute de même la visite. Tu empruntes un petit escalier de fer et hop te voila au sommet du phare ! Vue juste incroyable.

Je te passe le chemin retour… nous avons emprunté le même ! Quel bonheur après 5h de marche et plus de 15 kilométres de montagne de retrouver notre home spot du moment pour profiter du sunset avant de repartir le lendemain.

Playa de Galizano 

En direction de Santander, où nous voulons aller visiter le Parque Cabarceno – une famille rencontrée à Bakio nous en ayant parlé lors de notre trip en juillet – nous avons décidé de faire un stop à la Playa de Somo. Pourquoi ? Apres avoir lu plusieurs récits de road-trip sur internet vantant le charme de cet endroit, cela semblait être une bonne option dodo.

LA déception, encore une plage dans la ville, mais pas une petite ville, une ville immense, sans aucun charme ! Décidément, les gouts et les couleurs… car sans te mentir ce que j’avais lu était dithyrambique sur le lieu ! Alors nous voila parti a faire chemin inverse pour aller « checker » toutes les plages des alentours. D’abord Loredo, même constat. Puis Langre… c’est mieux mais pas de stationnement proche de l’océan, nous posons une option tout de même. Seul hic, ici les parkings ou aires de stationnement sont privées, tu dois payer pour la journée et partir au plus tard à 22h sans possibilité de dormir sur place !

Il est alors temps de sortir notre ami GPS + Google Maps pour regarder la topographie des lieux. Vers Galizano dans cette immense crique, un lieu attire notre attention, intitulé « parking couvert payant »… Nous passons devant un premier parking proche de l’océan, envahi et pas franchement accueillant…

Nous ne nous décourageons pas, les enfants adorent cette recherche du spot, c’est un peu la chasse au trésor grandeur nature. La route commence à devenir austère pour Marcel, de très grosses montées, des descentes aussi abruptes, des passages difficiles au milieu de fermes… mais notre bonne étoile est toujours du parcours, nous arrivons enfin à ce soit disant parking couvert !

Couvert ? Non ! Payant ? Non ! Agréable ? Ouiiii ! Idéalement situé en hauteur sur la crique, tu as une vue imprenable d’une part sur l’océan, d’autre part sur la montagne et enfin le coucher de soleil est là, face à toi dans l’immensité bleue ! Tout simplement génial ! Et ce qui ne gâche rien, un petit sentier te conduit tout droit jusqu’à la plage ! Un jeune couple de vanlifers quitte le spot et nous donne les recommandations, ne rien laisser trainer la nuit à l’exterieur, pas de table ni chaise, ni rien. La police passe sur le lieu, tolére que nous y passions la nuit, mais sous cette condition unique ! Qu ‘à cela ne tienne nous respecterons la régle.

Marcel n’est pas assez véloce, nous ne nous aventurerons pas plus loin sur le chemin… mais d’autres y sont, bien installés. Nous y croisons un Suisse francophone, qui des notre arrivée, attiré par l’intrépide Marcel vient taper la causette. Après plus d’une semaine sur le lieu, il nous confirme qu’il n’y a aucun souci pour dormir. Mais tu sais, de manière générale il n’y a jamais de souci en Espagne, d’autant plus dans cette partie où la population est très rurale et adepte de la vie au grand air.

2 jours de plage, de farniente, d’initiation au surf pour les enfants sur le gros paddle gonfable ITIWIT de Décathlon – pas évident, mais c’est fun ! Un spot de transition reposant, apaisant, offrant aussi de belles balades dans la nature environnante. Et toujours cette ambiance familiale… c’est un peu çà l’Espagne, les enfants sont rois ! C’est donc en toute sérénité que mes 2 chérubins s’adonnent aux plaisirs de la plage juste en bas, creusant d’immenses galeries, explorant la colline ou se rafraichissant… pendant que bien heureux dans mon van je ne me lasse pas de contempler cette côte rocheuse à perte de vue, et ce spectacle incroyablement poétique du soleil descendant se cacher derrière l’océan. Je m’adonne encore une fois à une de mes passions, devenue depuis très longtemps un moment salvateur pour âme, épier le rayon vert ! Tu connais ce rayon vert ? De nombreuses théories existent sur celui-ci, de nombreuses légendes… mais je t’en parlerai plus tard… car si tu es adepte comme moi de l’océan tu en as forcement entendu parler un jour ou l’autre …

Santander Parque De Cabarceno

N’oublions pas la destination, ce parc animalier à côté de Santander. Comme je te le disais plus tôt, en juillet, nous avons croisé une famille de vanlifers français a bord de leurs combo vw à Bakio. Encore pour moi une ville sans intérêt, même si le lieu est agréable, la ville est est posée sur la plage, la grande ville… incompatible avec une vie en van ! Pas moyen de se garer, mis à part sur le parking à vans… sur les hauteurs de la ville – ce n’est pas ma tasse de thé mais pris par le temps nous avions dû nous résoudre !

Bref, cette petite famille de 5 (dans un combi !) avec qui nous avons passé un petit moment d’échange agréable nous avait parlé de ce parc animalier – vendu presque comme un safari dans la ville ! C’est sur notre route, allons-y !

La encore après avoir consulté les avis sur internet, lu le site du parc, tu te dis « Whaaoouuh mais c’est génial ! » Un safari sur plusieurs hectares, tu déambules au milieu des animaux…. En pleine nature ! GOOOO !

Et nous y sommes allés… Alors de deux choses l’une, soit je suis un imbécile profond, un rêveur et j’imagine toute sorte de choses incroyables à la simple lecture d’un texte, soit je suis un éternel insatisfait ! Je penche peut être pour la 1ere solution… même si la 2eme se confirme aussi bien souvent ! Un peu des 2 en fait…

Mon avis sur ce parc… mais attention ce n’est que mon avis…. Si l’endroit te tente vas-y car chacun à son propre jugement, et ce qui plait a l’un peut d déplaire à l’autre… cependant tu commences à me connaitre un peu…

D’abord le prix, il est prohibitif !!! 27€ / personne… nous sommes 3, on se déleste de 81€… à ce prix la tu imagines des choses… encore !

Ensuite tu le sais, nous sommes adeptes de la marche, de la balade en pleine nature… et bien ici contre toute attente, rien n’est fait pour la balade au naturel, tu dois poser ton cul dans ta voiture et te déplacer de parking en parking pour aller d’enclos en enclos… je ne suis pas un adepte des zoos ou parcs en général, cependant tu ne peux pas nier que pour la préservation de certaines espèces ou pour la connaissance scientifique il en faut… et pour tout te dire nous n’y allons jamais… à ceci prêt, celui de la Palmyre à La Rochelle – à seulement 1h30 de Bordeaux – bref c’est un autre sujet ! Mais là, la déception est immense !! Du foutage de gueule, de l’escroquerie grandeur nature – c’est le cas de dire !

Comment tu peux être dans une région aussi rustique, où l’agriculture prédomine et proposer un parc animalier sans aucun charme… tout est détruit par le goudron, par les voitures, par la main de l’homme…. Et comment les touristes peuvent ils enssencer ce lieu ? Chacun a besoin de travailler, chaque initiative économique doit être saluée ou encouragée, mais il y a des limites ! Ici, je te déconseille fortement d’y mettre les pieds !

Quand au safari… oublie de suite, les animaux sont en fait dans des immenses enclos – comme dans un zoo traditionnel, il te faudra te masser avec la foule le long des barrières pour espérer apercevoir les animaux ! Bon pas la peine d’en rajouter, tu l’as compris je me suis fait avoir … il fallait tester, c’est fait ! Même les enfants sont déçus et n’ont qu’une idée en tête, repartir vers la montagne, vers la vraie nature !

Enfin, un point positif, les téléphériques qui te permettent de traverser le parc dans toutes les directions et te proposer te prendre un peu d’altitude… c’est le seul réconfort… tout de même un peu cher la balade !

Cet endroit n’est pas fait pour nous…. Grosse déception… heureusement que nous avions pu nous poser au bord du petit lac avoisinant pour passer la nuit…. Court, car …. Le lac est déguelasse et tu ne peux pas t’y baigner !!

Conseil de famille, vote à l’unamité, partons ! Vers la plage, vers la nature… besoin de nous ressourcer, cet escapade dans la foule urbaine nous a échaudé ! Une destination nous fait de l’oeil depuis quelques temps sur la carte le Parque de Las Dunas de Liencres… le nom est évocateur… et nous plonge dans nos songes de Dune du Pyla… notre havre de paix … home sweet home …

Parque de Las Dunas de Liencres

A quelques 30kms de Cabarceno, la magie va enfin opérer ! Ce que nous découvrons en arrivant dans cet ensemble naturel est simplement incroyable… à seulement quelques encablures de lieux très urbanisés, surpeuplés, de stations balnéaires « classiques »… et là tu peux me croire tu en prends plein les yeux. Et pourtant j’habite depuis toujours dans une région (L’Aquitaine avec un trait de côte de plus de 300kms)  où les dunes de sable s’étendent à perte de vue, proche de la plus grande d’Europe (la dune du Pyla)… mais là, tu es dans une ambiance si roots, si nature que tu ne peux qu’aimer et apprécier le lieu… sauf si bien sûr tu espères un complexe hôtelier 5 étoiles avec piscine et spa !

Cà parait presque surréaliste lorsque tu arrives… tu ne peux même pas imaginer que tu puisses passer la nuit ici aussi proche de l’océan au milieu de dunes de sable… d’ailleurs les panneaux d’interdiction font légion. Pas de souci, nous avançons pour découvrir de plus prés !

Stupéfaction, sur les petits parkings au bord de la Dune, vue sur l’océan, de nombreux vans sont positionnés, pour certains tu sens bien qu’ils ont établis domicile depuis longtemps !

Excités, nous nous garons en 1ere ligne, les roues et les pieds dans le sable. Ça semble trop beau pour être vrai… alors fidèle à notre habitude, nous saluons les vanlifers autour de nous et les questionnons sur le lieu. Aucun souci, ici tu peux rester autant que tu le veux, à une seule condition, respecter la nature! Ah Ah… nous sommes déjà chez nous !

Et comme la nuit tombe, pour récompenser mes compagnons de route, table est mise une fois de plus les pieds dans le sable face à l’océan… mes 2 petits tels des Robinson à contempler à la lueur de notre lampe de camping l’étendue de cette nature bienveillante.  Je dois te l’avouer, c’est probablement un de mes plus beaux souvenirs de la Cantabrie ! Paix, quiétude… une atmosphère complètement magique, comme coupé du monde, le temps s’est arrêté ici… le lieu est probablement trop « nature » pour attirer les foules. Tout ce dont nous avions besoin pour l’heure !

Cette première nuit sur place fut aussi douce que tu peux l’imaginer, bercée par le bruit des vagues et l’immensité du silence… tout comme les suivantes !

Ce matin au réveil, il règne une ambiance de fin du monde, le temps est brouillé, quelques gouttes de bruine… pas assez pour entâcher notre bonne humeur ! On part très vite en exploration… mais d’abord, un p’tit dej mérité dans le seul « café » du coin ouvert, le « Cota  Zero » … ça ne s’invente pas !

Ce qui est rare et à souligner, c’est que tu peux te balader facilement le long du trait de cote, un sentier pédestre est aménagé pour ne pas saccager la Dune. Ce n’est pas celui-ci qui nous a attiré, mais plutôt l’appel de la plage, et d’un bras de mer semblant pénétrer dans cet espace dunaire.

L’école de surf locale brave la pluie… quelques badauds se baladent, et nous, nous foulons la plage… très vite nous sommes seuls… et arrivons tout prés de cabanes en bois flottés, même ici cette tradition de Robinson existe ! Alors on joue, on discute, on passe le temps… ou plutôt le temps passe à une vitesse vertigineuse. Le bras de mer est là, enfin devant nous, u spectacle incroyable que l’on ne pouvait imaginer tout nous étions. Une ville se trouve en face, juste de l’autre côté du Ria de Mogro, l’eau entre dans les terres juste derrière la dune, des anses, des baies isolées, les pins pour seul ombrage. Nous ferons le chemin retour de ce côté, longeant l’eau puis nous perdant dans la forêt… une seule idée en tête… demain nous revenons en paddle et nous irons explorer la ville d’en face !

Cet endroit est d’une beauté incroyable, il me rappelle le bassin d’Arcachon, ses criques, ses bancs de sable qui surgissent au grés des marées te montrant un nouveau visage constamment.

Nous remontons par la forêt la balade est longue, très longue… mais agréable, le ciel s’est dégagé pour faire place au soleil…une autre surprise nous attend juste avant de retrouver le parking où nous avons établi notre campement, un champ de mûriers à perte de vue, des fruits à foison … mes 2 petits monstres ont déjà les mains et les lèvres rouges se délectant de ce nectar sucré. « Papa et si on faisait un smoothie avec ? »

Chiche ! On court au van, on récupérer nos pots en verre « Zéro déchet » et hop la cueillette s’improvise ! 2 gros pots plus tard, c’est smoothie partie sur la dune !!!

Cette journée s’achève comme elle a commencé, dans la douceur, la plénitude… en pleine conscience de vivre encore une fois un moment rare ! Alors pour s’aimer encore plus, on se glisse sous la couette les uns contre les autres en regardant un dessin animé sur grand écran ! Une fois n’est pas coutume c’est Gaston qui s’endort le premier, en mode adhésif sur son papa d’amour, puis Morphée m’attrape dans ses bras tandis que Prune ne perd rien de la magie du moment…

Soleil, océan, quiétude… ce matin le combo idéal ! Encore un p’tit dés sur la dune, encore un moment de partage dans la simplicité, tous les 3 comme on les aime. Cette journée marque aussi celle de notre départ… mais avant comme promis c’est exploration en paddle, direction la Playa de Mogro de l’autre côte du Ria !

Gonflage du paddle Itiwit de Décathlon – tu l’as probablement déjà vu, mais j’ai opté pour ce paddle gonflable 9’’ idéal pour la balade et gain de place assuré ! En revanche si tu rêves de faire du SUP dans les vagues ou de la course, oublie de suite ! – crème solaire, t-shirts et top pour éviter les coups de soleil.

Notre équipage est prêt ! On traverse une partie de la forêt, descendons une falaise de sable abrupte pour nous retrouver sur le Ria, à quelques encablures de la ville de Mogro. Marée basse c’est l’idéal, peu de vent, les premières minutes de rame sont confortables. Il faut nous voir à 3 sur le paddle, Gaston en figure de proue, dirigeant toutes les manoeuvres de changement de direction et à l’affût du moindre mouvement dans l’eau… Prune à l’arriére, telle la sirène se laissant balader, allongée et profitant du soleil et de la fraicheur de l’eau !

Mais trés vite, la marée change et la progression devient de plus en plus difficile, à contre courant. Et si tu rames un peu tu le sais, le poids, le courant et les bancs de sable sont autant d’obstacles qui te rendent le trajet difficile ! On peine à avancer mais le spectacle dunaire est si beau que nous prenons notre mal en patience en contemplant… enfin surtout les enfants car je dois bien t’avouer que l’espace d’un :moment j’ai bine cru que nous allions devoir rebrousser chemin ! A force de persévérance, on arrive à la plage … tout le monde se jette à l’eau … mais il est déjà l’heure de manger … et comme promis ce sera restaurant en terrasse…. De temps en temps il faut renouer avec la civilisation, c’est aussi un plaisir pour les enfants que d’aller au restaurant, lire la carte, choisir comme des grands et discuter avec l’autre ou encore pouvoir parler espagnol… même si je t’avoue que les enfants maîtrisent peu, et pourtant ou que ce soit, ils se vont comprendre et obtiennent ce qu’ils veulent. C’est aussi un des privilèges de la vanlife ou des voyages plus généralement, çà rend autonome et responsabilise les enfants !

J’abdique donc et leur offre ce plaisir non veggie… un énorme hamburger !

Le retour sera beaucoup plus paisible, le ventre plein, nous nous laissons transporter par le courant jusqu’au notre point de départ.

Une douche sur la plage pour se décaler, on charge le van et c’est reparti pour de nouvelles aventures, direction la Playa de Oyambre à environ 1h30 de route !

Playa de Oyambre

Cette plage n’était pas notre destination de départ, à la lecture de la carte et toujours des recommandations internet nous avions choisi initialement Comillas. Nous y sommes passés, mais comme tu commences à me – nous – connaître maintenant, les espaces urbains et les parkings dans la ville ne sont pas notre tasse de thé. Même si je dois le reconnaître cette petite station balnéaire est agréable, je préfère me perdre en pleine nature, dans des endroits plus reculés de la civilisation, plus sauvage… et probablement plus en adéquation avec le mode de vie que nous avons choisi !

Alors on reprend la route jusqu’à la plage suivante… qui semble être plus sauvage… la journée est maintenant bien avancée… et nous voilà arrivés à Playa de Oyambre…comment te dire… là encore un petit havre de paix… un parking dans le sable, vue sur l’océan et la montagne… cette petite baie semble intimiste. Ce qui est sûr c’est bel et bien quelles vans sont acceptés ici, le parking en est rempli… de toutes sortes !  Mais il est plein ! Les enfants insistent pour rester sur place… il est vrai que le lieu est plutôt sympa… et un panneau « pizza maison » les a tout de suite séduit ! Ce sera la journée « Comfort food » … Nous patientons sur le parking, les enfants tels des chasseurs sont à l’extérieur guettant le moindre mouvement pour accéder au sein graal le stationnement. D’abord des places se libérent mais sans la vue sur l’océan… nous patientons… et enfin LA place idéale s’offre à nous … Gaston me guide à la manoeuvre du haut du marche-pied – c’est devenu sa place de prédilection, tel l’éboueur me dit-il ! – et Prune squattant l’emplacement et repoussant toute personne voulant s’y stationner ! La fine équipe … trop fier de mes petits, ils ont bien mérité leurs pizzas !

Un camping juste en face avec une petite supérette pour les fruits et légumes frais, un bar restaurant en front de mer.. et des pizzas maison… on est bien !

Ce premier soir sera donc bercé par les pizzas maison pour les enfants, abondamment surmontées de fromages locaux…. Et par un sunset surréaliste… d’un coté le soleil se couchant sur l’océan et de l’autre la pleine lune éclairant la montagne !

Baignades, bains de soleil, petites sessions surf… nous passions ici de bons moments, à rire et à vivre au rythme de la nature. La baie est en fait si grande que l’on se reprend à notre activité favorite, la marche à pieds… de long en large… quel ravissement !

Une anecdote me revient… le camping, c’est l’aubaine pour profiter d’une bonne douche chaude et assurer un décrassage en profondeur. Serviettes et savons à la main nous allons donc jusqu’à la réception pour « acheter » notre laisser-passer… trop de monde, personne ne nous répond… alors hop tant pis, je décide d’y aller … nous verrons bien ! Je donnerai tout pour revoir la tête de mes enfants tels des grands brigands resquillant la douche ! Bref tu l’auras compris, nous avons passé un séjour agréable sur cette petite plage aux accents roots.

Et comme la Cantabrie c’est avant tout çà, la nature, et l’agriculture, inutile de te dire que depuis l’océan ça fleur bon la campagne et la vache ! Elles sont au top, tu les vois paître juste au dessus dans leurs grandes étendues vertes vue imprenable sur l’océan !

Avant de repartir demain matin, on décide de visiter un peu les alentours, voir les vaches, prendre de la hauteur pour contempler une dernière fois le sunset sur cette baie. On entame sans trop le vouloir un chemin, sur les traces de Saint-Jacques de Compostelle… décidément il aura guider nos pas pendant tout notre périple depuis le pays basque français ! Ce chemin nous quitte vers San Vicente de la Barquera. Il faut passer de l’autre côté de la baie pour y arriver, le chemin est plutôt pendu… çà grimpe, çà grimpe !

Comme rien n’arrive jamais au hasard après 45 minutes de marche sous le soleil, quelques arrêts pour caresser le cul des vaches, un petit regroupement de cabanes attirent notre attention. Il y a aussi un écriteau indiquant un bar… à la bonne heure les enfants ont bien mérité une menthe à l’eau… étrange dans ce lieu… On tente le coup !

La plus belle découverte du séjour, tu passes des baraquements, tu arrives sur une esplanade verte en hauteur vue sur la baie de San Vicente… un vieux van en guise de bar d’un côté, de l’autre une paillote servant bowl, smoothie et apéro…. El Rayo Verde …

Très vite le lieu se charge de monde car ici tu as une vue imprenable sur le sunset… et probablement quelques adeptes du rayon vert s’y amassent aussi !

Notre dernière soirée sera un délice… sirotant une menthe à l’eau, allongés dans l’herbe à regarder le soleil jouer avec l’océan au loin… un lieu de vie ultra sympathique !

Si tu passes par ici je te recommande cet endroit… files-y profiter du sunset et partager un moment de vie intense avec les habitants du quartier… ce bar semble être « à la mode » … la bière coule à flots, les enfants courent et chahutent, les amis se retrouvent, les amoureux s’enlacent !

Demain sera un autre jour, une autre route, une nouvelle aventure… merci la Cantabrie pour tout çà … et à très vite !

 

Tips
☞ Playa de Berria – Santona
Coordonnées GPS : 43°27’46.7″N 3°27’27.3″W
☞ Playa de Galizano
Coordonnées GPS : 43°28’51.7″N 3°40’26.2″W
☞ Parque de Cabarceno – Santander
Coordonnées GPS : 43°21’07.1″N 3°51’14.3″W
Lien Google Maps : https://goo.gl/maps/RP9tETmTexFsEGz3A
☞ Parque de Las Dunas de Liencres
Coordonnées GPS : 43°27’01.5″N 3°57’45.7″W
Lien Google Maps : https://goo.gl/maps/c6hbjyFk6Fh4paLU6
☞ Playa de Oyambre
Coordonnées GPS : 43°23’21.5″N 4°19’49.1″W
Lien Google Maps : https://goo.gl/maps/owTYiaFLEKSodj2F9
☞ El Rayo Verde – San Vincente de la Barqueira
Coordonnées GPS : 43°23’45.0″N 4°21’04.9″W
Lien Google Maps : https://goo.gl/maps/4RF2U21T9mV9nw3w9

 


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